Pourquoi il est stratégique pour les entreprises de faire face aux risques climatiques

Les enjeux stratégiques des risques climatiques pour les entreprises

• Les événements climatiques extrêmes affectent directement la productivité et les finances des entreprises.
• Des secteurs comme l’agriculture, la construction et le tourisme sont parmi les plus vulnérables.
• Les risques climatiques entraînent également des coûts juridiques et réputationnels non négligeables.
• Intégrer la gestion des risques climatiques dans la stratégie d’entreprise est crucial pour la pérennité des activités.

Comment les risques climatiques impactent-ils la productivité des entreprises ?

Les risques climatiques sont aujourd’hui une réalité incontournable pour les entreprises. Les événements météorologiques extrêmes tels que les canicules, les inondations et les sécheresses ont un impact direct sur les conditions de travail et, par extension, sur la productivité. En 2022, la chaleur a entraîné la perte de 490 milliards d’heures de travail à l’échelle mondiale, et ce chiffre est en augmentation. En France, la canicule a eu des conséquences tragiques avec des décès sur les lieux de travail. Il est donc essentiel pour les entreprises de prendre en compte ces risques dans leur gestion stratégique pour réduire ou s’adapter à ces perturbations.

Les secteurs de l’agriculture, du BTP, du tourisme et de la restauration sont particulièrement exposés aux aléas climatiques. L’OIT prévoit une perte de 2% des heures de travail d’ici 2030 à cause des températures élevées, ce qui équivaut à une perte de près de 80 millions d’emplois à temps plein. La nécessité d’intégrer les risques climatiques dans la stratégie des entreprises est donc non seulement une question de responsabilité sociale mais aussi une impérative économique.

Quelles sont les conséquences des risques climatiques sur la chaîne logistique ?

La chaîne logistique est un autre domaine fortement impacté par les risques climatiques. Des infrastructures telles que les routes, les ponts et les ports sont sensibles aux conditions météorologiques extrêmes. En 2023, le canal de Panama a dû imposer des restrictions de circulation en raison d’une sécheresse sévère, perturbant ainsi la chaîne d’approvisionnement mondiale et engendrant des coûts supplémentaires pour les entreprises. En France, la SNCF a vu une augmentation de 600% des incidents liés aux aléas climatiques entre 2022 et 2021, avec des répercussions significatives sur le service ferroviaire.

Ces perturbations peuvent avoir des répercussions majeures sur la continuité de l’activité des entreprises et sur leur capacité à répondre aux besoins de leurs clients. Les entreprises doivent donc envisager des stratégies pour renforcer la résilience de leur chaîne logistique face aux risques climatiques.

Impact financier des perturbations climatiques

Les risques climatiques ont également un impact financier direct sur les entreprises. Les inondations en Afrique du Sud en 2022 ont par exemple causé près d’un milliard de dollars de dommages à l’usine Toyota de Prospection. En France, la sécheresse a fait grimper les prix des matières premières agricoles en 2022. Le Haut Conseil pour le climat rapporte une augmentation de près de 40% du prix des oléagineux entre 2021 et 2022. Si les entreprises ne prennent pas de mesures pour s’adapter aux risques climatiques, la France pourrait perdre entre deux et cinq points de PIB d’ici 2030.

Quels sont les risques juridiques et réputationnels liés au climat pour les entreprises ?

Les risques climatiques présentent également des enjeux juridiques et réputationnels. Des entreprises peuvent être tenues responsables pour ne pas avoir pris en compte ces risques, comme l’a montré le cas de PG&E en Californie, où l’entreprise a été déclarée coupable de méga-incendies en 2017. En plus des coûts juridiques, le dommage à la réputation peut être considérable, affectant la confiance des clients et des investisseurs.

En outre, l’engagement des entreprises en matière de gestion des risques climatiques est de plus en plus scruté par les candidats sur le marché de l’emploi. En France, une étude de l’Apec de 2023 indique que 56% des cadres hésiteraient à travailler pour une entreprise qui ne fait pas d’effort pour réduire son impact environnemental. Cela montre que l’action ou l’inaction des entreprises en matière de changement climatique peut influencer leur capacité à attirer et retenir les talents.

La formation des dirigeants aux enjeux climatiques

Il est crucial que les dirigeants d’entreprise soient correctement formés aux enjeux climatiques pour pouvoir les intégrer dans leur stratégie. Théo Girard de Carbone 4 souligne le manque de culture du risque et de moyens humains pour faire face aux risques climatiques. Sans une prise de conscience et une formation adéquate, les entreprises risquent de subir des conséquences graves et potentiellement irréversibles.

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