Café et environnement : les constats
Chaque seconde dans le monde, il se boit 35000 tasses de café. Alors des changements climatiques et du contrôle des gaz à effet de serre, est-il plus écologique de consommer du café filtre, expresso ou en capsules ? La réponse à cette question n’est pas celle que vous croyez. Dans le cadre de sa maîtrise en environnement Jennifer Schwankner a étudié à fond les enjeux environnementaux liés au café : Jennifer : « Ma plus grande surprise de réaliser que finalement le café à capsule c’est pas si dommageable que ce, puisque on consomme la bonne quantité d’eau on consomme la bonne quantité de café évidemment qu’il y a une matière résiduelle au final mais comme c’est la production du café qui a le plus grand impact environnemental ce serait limité au niveau des capsules. »
Consommation de café et impact environnemental
Si la tendance se maintient en 2050, il faudra produire deux fois plus de café avec deux fois moins de terres. Jennifer : « La consommation au niveau du globe est grandissante donc on doit tout le temps déforester de plus en plus, on doit faire des nouvelles plantations puis la façon qu’on cultive actuellement c’est plein soleil donc on coupe les arbres on installe des plantations » Guillaume Nadeau : « Donc l’empreinte carbone du café, elle se joue principalement terre donc c’est le changement d’usage au sol et l’agriculture comme tel, il y a surtout en monoculture, usage des pesticides et herbicides et engrais à cause qu’on fait une culture qui est contre nature de cette plante. »
Les changements climatiques
Contre nature car à l’état naturel, le café grandi sous d’autres arbres et non en plein soleil comme les cultures industrielles. Guillaume Nadeau travail sur le terrain avec les petites coopératives de production de café. Guillaume Nadeau : « les armes, l’agroforesterie permettent de minimiser en fait les variations de climat puis d’aider à lutter contre ces changements climatiques. » Mais le réchauffement affecte également les caféiers qui poussent sous couvert forestier car ils ont besoin de fraîcheur pour bien se développer; forçant même certains producteurs à déménager. Guillaume Nadeau : « on voit des zones où les zones de production des producteurs des coopératives avec qui on travaille, on déjà monté deux cents mètres d’altitude quand on parle aux gens plus âgés les changements climatiques, ils les voient, il les sentent, ils se rendent compte que le cycle de pluie changeait, ça arrive plus au même moment les récoltes avant c’était toujours au même moment, la récolte était plus stable. » Jennifer : « Cela prend énormément d’eau pour faire le café, tout le traitement du grain l’irrigation des places, une très grande quantité »
Problème de déchets lié à la masse consommation de café
En effet produire un kilo de café nécessite environ 18900 litres d’eau, c’est beaucoup d’eau c’est même plus que pour obtenir un kilo de bœuf. Maxime Fabi dirige avec sa famille une entreprise d’importation de torréfaction et de vente de café. Il transige directement avec les petits producteurs. Maxime Fabi : « Quand on traite le café, cela génère beaucoup de déchets, historiquement elle s’était jetée dans la rivière qui était souvent en amont par année contre les montagnes donc les gens est-ce que ça fait, ça polluait l’eau pour toutes les cultivateurs après. Donc ils ont développé de plus en plus dans les pays, des politiques aussi pour être capable de traiter, de faire fermenter à sec le café au lieu par trempage. »
Les emballages
Mais la production des grains café n’est pas l’unique responsable des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de café. KEURIG est une des plus importantes compagnies de café au monde. on retrouve en épicerie leur café et leur fameuse K-CUP sous plusieurs marques nationales ainsi que certaines de leurs marques maison comme Van Houtte et Brûlerie Mont Royal. Cynthia shanks directrice principale communications et développement durable, nous indique quels étapes de leurs opérations ont le plus d’impact sur l’environnement. Du million de tonnes de CO2 qu’ils évaluent pour toutes les activités d’entreprises 29,5% sont reliés aux emballages. Cynthia Shanks : « On parle finalement de la production de ses emballages et donc que ce soit le plastique qui est utilisée ou encore le carton et qu’on parle de l’emballage principale ou l’emballage secondaire, tertiaire donc vous comprenez qu’il y a des cartons et les cartons qui servent aussi à transporter les cafés dans les épiceries. » Mais 52,7% de leur empreinte est attribuable aux cafetières et à la consommation d’énergie qu’elle requiert Cynthia Shanks : « donc l’empreinte au niveau de l’énergie pour faire fonctionner les cafetières sachant qu’on a une vaste gamme de cafetière disponible sur le marché que ce soit pour la maison ou pour les bureaux, donc effectivement ça représente un facteur important quand on pense qu’on est au Québec, on a la chance d’avoir une énergie propre et renouvelable, l’empreinte au Québec est plus fiables sur cet aspect là. » Cela dit y a t il une meilleure façon de boire son café afin de réduire notre empreinte écologique? Parce qu’il est le plus consommé et qu’il génère plus de gaspillage de ressource, le café filtre est de loin le moins écolo. Jennifer : « Le café filtre ce n’est pas nécessairement un problème en soi mais ce qui se passe c’est que généralement les gens vont faire une plus grande quantité de café filtre qu’est-ce qu’ils vont consommer donc nécessairement on gaspille du grains, on gaspille également de l’eau donc ce serait pas un problème si on veut faire quatre tasses de café et qu’on voit quatre tasses de café mais si on produit 12 tasse de café on en boit seulement deux, là y a un gros gaspillage. »
La consommation de l’électricité
Pour l’expresso, le problème vient principalement de la consommation d’électricité de la cafetière elle-même. Jennifer : « Une machine comme ça utilise beaucoup d’énergie mais c’est sûr qu’au niveau de l’eau on n’utilise que la bonne quantité, au niveau du grain aussi donc là c’est un grand avantage. »
Les capsules recyclables
Et qu en est il des capsules, plusieurs études récentes confirment que le coût environnemental des capsules n’est pas aussi élevé qu’on le croit, mais si et seulement si elles sont recyclables et recyclés. Cynthia Shanks : « on a travaillé avec l’industrie du recyclage pour vraiment sélectionner le bon type de matériau, un matériau qui d’une part pour protéger la fraîcheur du café d’autre part avait une grande valeur pour les recycleurs étaient en demande auprès des recycleurs. Donc le polypropylène n°5 était tout indiqué pour être le bon choix pour notre capsule. » Au Canada, KEURIG a complété en 2018 sa transition vers les capsules recyclables, en éliminant complètement le milliards de capsules de plastique numéro 7 qui ne l’étaient pas Cynthia Shanks : « cela dit il faut que les consommateurs fassent un effort. Si on regarde sur l’emballage, donc on indique clairement il faut retirer l’opercule, on invite le consommateur à composter le café et ensuite placer la capsule dans le bac bleu. » Toutefois, vu la variété et la taille des matériaux qui composent les différentes capsules sur le marché, les centres de tri ont beaucoup de difficultés à les recycler. Ce qui fait qu’à Montréal et à Toronto, elles prennent trop souvent le chemin de l’enfouissement. Chez Nespresso, le consommateur doit insérer ces capsules d’aluminium dans un sac qu’il place au recyclage ou rapporte en boutique pour qu’elle soit récupérée puis fondue en lingot. Guillaume Nadeau : « Au bout de la ligne, le but de la capsule c’est de réduire son temps pour la préparation du café où l’on se rajoute un étape pour aller recycler le produit, on parle essence produit sans que le consommateur l’oublis. »